Tomasz Obara Pologne Tomasz Obara « Gota »
Tomasz Obara, dit "Gota" est un activiste polonais pour la dépénalisation du cannabis. Il a été enfermé en 2011 dans une prison polonaise pour avoir défendu sa position à propos de l'interdiction de manifester pour la dépénalisation des lois sur les drogues. Une des raisons de son incarcération est la forme de son action : il a apporté un space cake surmonté d'une superbe feuille de cannabis au Parlement polonais, gâteau destiné au Premier Ministre, le jeune Maréchal Grzegorz Schetyna. Il a été libéré 3 mois plus tard, et devant les nouvelles accusations dont il fait face, il se planque pour éviter que son gouvernement autoritaire ne le renferme à nouveau.

Son arrestation s'est faite directement sur place pour un séjour rapide en garde à vue, puis il a été libéré le lendemain. De retour chez lui, il apprend que l'appartement de sa mère a été perquisitionné et fouillé. De colère il retourne au commissariat où il avait passé la nuit en garde à vue. Sur place un conflit obscur éclate, il aurait insulté les policiers et se serait fait cracher dessus par un agent avant de s'enfuir. Rattrapé il est remis en garde à vue puis inculpé pour outrage, placé en détention provisoire pour des raisons de soi disant risques de disparition. Trois longs mois de détention... Pour finalement être libéré.

C'est un habitué des prisons polonaises, et ce coup ci ses buts étaient que le gouvernement change les lois sur les drogues en la forme suivante : autorisation pour tous les citoyens de circuler avec un maximum de 30 grammes de cannabis sur eux, et le droit de cultiver 3 pieds de cannabis.

Il est membre d'une association "Libérez le chanvre! (Wolne Konopie)", et d'une sorte de Cannabis Social Club à Wroclaw. Ce club réussit à faire pousser du cannabis au nez et à la barbe de la justice, en se basant sur une loi qui permet à quiconque dans le cadre d'expérimentation scientifique, de pratiquer certains actes normalement illégaux. Le club est déclaré comme étant une expérimentation socio-cognitive, une recherche à but thérapeutique qui impose la cannabiculture. Evidemment, la presse polonaise souligne le flou de ses réponses quant au programme de recherche, aux médecins éventuels qui travailleraient dans cette expérience, faisant mine de prendre la chose au premier degré, et de ne pas comprendre qu'est exploitée une faille juridique afin détourner une loi stupide, et pouvoir ainsi accéder au cannabis thérapeutique en association de consommateur. Ce droit est refusé à nombre de personnes dans le monde. Les autorités déclaraient déjà en décembre 2010 que l'exception expérimentale serait certainement refusée au motif que ces expériences doivent être réalisées par des institutions. L'expérience semble pourtant bien correspondre au modèle expérimental requis.

En janvier 2011 la presse polonaise annonce que le tribunal administratif a tranché : l'interdiction de manifester est inutile, et doit être retirée.

Hélas, une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, et Tomasz est donc arrêté et placé en détention provisoire pendant 3 mois au prétexte du risque de filer entre les mailles de la justice polonaise...

Avril 2011, il est libéré, avec un petit cadeau de l'administration pénitentiaire : une tuberculose! Il se rend donc à l'hopital, qui ne va pas se sontenter de lui prodiguer des soins, mais qui va en plus l'interner en psychiatrie, et Tomasz disparaît de la scène pendant le temps de son internement forcé...

Quelques mois plus tard, Libérez le chanvre! (Wolne Konopie) veut organiser 2 semaines d'évènements, manifestations, marches, dédiés à la légalisation dans tout le pays, fin septembre. La mairie de Varsovie n'autorise pas l'évènement, mais qu'importe, Libérez le chanvre! (Wolne Konopie) promet des manifestations partout, Varsovie y compris. L'association dispose aussi d'une pétition réunissant 100'000 signatures pour la légalisation du cannabis en Pologne.

À Wroclaw Tomasz affiche sans scrupules son appartenance au CSC Cannabis House (de l'association Wolne Konopie) en posant sur une photo pour la presse qui titrera (traduction approximative) "Il est pas certain que ceux-là aient été signalés au bureau du procureur..." en parlant des très jeunes pieds de cannabis parmis lesquels Tomasz se trouve. Les pieds en question semblent légaux car en Pologne tant que le plant n'a pas atteint sa maturité et qu'il n'a pas commencé à produire du THC, il reste légal. C'est le cas notamment des deux premières semaines de pousse.

Tomasz participe aussi à la publication d'un journal gratuit totalement indépendant en polonais (un équivalent de RBH23 La Gazette du Chanvre en France) et parlant de cannabis, nommé Idealistka. Le journal, comme Libérez le chanvre! (Wolne Konopie), prône des actions permanentes comme le semis de graines de cannabis à la volée sur les ronds points, places publiques, parkings et tous les espaces verts urbains, ou encore dans les champs légaux où pousse du chanvre textile pauvre en THC, des collages d'affiches, et la participation aux marches mondiales du cannabis et aux évènements cannabiques divers organisés par les associations. Il participe aussi à Spliff, un autre journal pro-légalisation.

Novembre 2011. Tomasz publie via le site de Libérez le chanvre! (Wolne Konopie), un communiqué adressé aux autorités polonaises, expliquant renoncer à la citoyenneté polonaise et demander le droit d'asile ailleurs. Il informe reléguer aux autorités compétentes de la Suisse toutes les affaires judiciaires le concernant, à propos de ses condamnations multiples pour possession et consommation de cannabis à des fins thérapeutiques. Il affirme n'avoir nuit à personne, être poursuivi pour des raisons politiques, et souhaiter que se crée une coalition de patients polonais se soignant au cannabis thérapeutique, pour lutter contre les lois répressives de l'état.

Janvier 2012. Libérez le chanvre! (Wolne Konopie) se démarque des activités de Tomasz Obara dans une déclaration. Gota, en cavale, n'aide plus aux intérêts des lobbyistes polonais. Cette séparation motivera des réactions de la part de différents acteurs polonais pour la légalisation...

Juin 2012. L'écho d'un nouveau projet se fait entendre via des vidéos dont le contenu a été depuis rendu privé. Ce projet présenté comme une révolution serait associé aux clubs sociaux Wolne Konopie (Cannabis House)... Mystère!