Marc Emery USA Marc Emery
Marc Emery est un défenseur des réformes pour les politiques des drogues, politicien, éditeur canadien, actuellement emprisonné. La légalisation du cannabis est son domaine, il est surnommé « le Prince du Pot » (cannabis) par ses sympathisants. Détenu pour avoir dérangé un peu trop, et accessoirement pour avoir vendu des graines de cannabis aux États-Unis par correspondance, il s'est fait piéger par son gouvernement, en collaboration avec la DEA, et après son combat pour éviter la déportation aux USA, il a été extradé et purge cinq ans de détention.

Marc Emery dérange...

Depuis des années, Marc distribue tous les profits générés par ses activités aux acteurs du mouvement pro-lgalisation :

  • Aux lobbyistes pour la réforme des politiques des drogues
  • À des partis politiques
  • Pour des manifestations et des rassemblements mondiaux comme la Global Marijuana March (Marche Mondiale du Cannabis)
  • En frais de justice pour des procès de militants
  • Dans des initiatives pour le cannabis thérapeutique
  • À des cliniques de cures de désintoxication
  • Etc...

Marc Emery effraie...

Il a aidé à fonder des dizaines de partis politiques pro-légalisation aux USA et dans des pays comme Israël ou la Nouvelle Zélande.

Depuis 30 ans il se bat via sa librairie, contre toutes les lois arbitraires passées par le Canada. Depuis 20 ans il est une figure médiatique emblématique pour la réforme des lois sur le cannabis et sur les drogues en générale.

Marc Emery agace...

Marc a toujours su rester du bon côté de la loi canadienne, jouant avec les petites incohérences et les failles de cette dernière, pour éxercer ses activités en toute légalité.

Marc Emery est la victime d'un complot...

Frustrées, les autorités, en reste de l'éliminer, et après les perquisitions effectuées de 1996 à 1998 qui n'ont pas abouties à une arrestation en bonne et due forme, se sont alliées à la DEA pour qu'ensemble, ils puissent lancer une sorte de guet-appens transfrontalier contre Marc. Et ensemble, ils se sont arrangés pour le faire inculper par les lois américaines sur les graines de graines de cannabis. Ces lois sont autrement plus sévères aux USA qu'au Canada.

Karen Tandy de la DEA a admis publiquement que Marc Emery est détenu aux États-Unis pour des raisons politiques. En effet, c'est un activiste qui se bat pour la légalisation. Il a les moyens de le faire : il est un des principaux bailleurs de fonds du mouvement pro-légalisation du cannabis dans le monde.

Histoire

En , il fait partie des membres fondateurs du parti politique provincial « Freedom Party of Ontario » (FPO) affilié au « Freedom Party International » (FPI). En il fonde avec d'autres le « British Columbia Marijuana Party » (BCMP) et le « Marijuana Party of Canada » (MPC).

Ces partis politiques sont enregistrés au gouvernement et participent légalement aux élections comme n'importe quel autre parti.

Marc Emery est propriétaire et participe à l'édition du magazine de contre-culture Cannabis Culture. Il possède aussi une WebTV, la bien nommée Pot-TV (pot = cannabis). Le quartier général de Cannabis Culture est sa librairie indépendante, qui a été aussi le Q.G. du BCMP. Il est engagé contre la censure, il s'occupait de divers problèmes sociaux fondamentaux avant de trouver sa voie et de se concentrer d'avantage sur le combat pour la légalisation du cannabis.

En et jusqu'en sa nouvelle activité, légale et déclarée, est le commerce au détail de graines de cannabis destinées à la culture. L'entreprise ne triche pas, et son nom est équivoque : « Marc Emery Direct Marijuana Seeds » (MEDMS). Le but avoué de cette activité est d'ores et déjà de récolter des fonds pour le mouvement pro-légalisation autant en Amérique du Nord que dans le monde entier, pour les antiprohibitionnistes.

Les locaux de MEDMS furent perquisitionnés à plusieurs reprises, avec des accusations de revente de graines et de bangs : en , , et . En dépit de la saisie de ses stocks, des amendes réclamées par les tribunaux, nulle peine de prison ne fut jamais prononcée à l'encontre de Marc. Pour le moment.

Son entreprise envoyait des graines de cannabis partout où des clients en réclamaient, sa réputation n'était plus à faire. MEDMS travaillait au Canada avec l'étranger, en totale transparence. Jamais Marc n'avait d'ailleurs eu à mettre un seul pied chez des clients Étasuniens, l'entreprise n'avait aucune branche ni employé aux USA.

Elle payait toujours scrupuleusement les taxes qui lui étaient exigées : les impôts payés par MEDMS se sont élevés à cinq-cent-quatre-vingt-mille dollars, versés au gouvernement fédéral et aux provinces entre et .

L'activité de l'entreprise étant légale au Canada, Marc n'a jamais eu aucun ennui (hors de quelques amendes et de saisies) avec la justice canadienne pour la fabrication et la distribution de graines, jusqu'en . Pour autant les autorités l'avaient dans leur collimateur.

Raid, arrestation, liberté sous caution

En l'espace de quatre ans, tout bascule : pour commencer, le , la police effectue un raid sur Marc Emery Direct Marijuana Seeds à la demande des États-Unis, et ferme la boutique.

Marc est arrêté et emmené le , et déféré en prison. La DEA s'était alliée avec le Canada afin qu'ensemble, ils stoppent ce troublion qu'ils considèraient comme un vulgaire dealer de drogues, et qui les agaçait tous sérieusement, depuis un moment. Mais son arrestation est un acte clairement politique, elle est contestée par beaucoup de monde. Par le Ministère Public lui-même, selon une déclaration de Marc.

Le Canada arrête donc Marc et en l'envoyant à la prison « North Fraser Pretrial Centre » à Port Coquitlam, Colombie Britannique, provoque le début d'un cauchemar cataclysmique pour lui et sa femme Jodie Emery, heureusement légèrement amoindrit par les centaines de soutiens sensibilisés par son sort injuste. Passent , et le , il est libéré sous caution.

À ce moment là, même s'il est soulagé d'avoir été relâché, Marc sait qu'il est plus que probable qu'il soit extradé rapidement aux USA, et inculpé de « vente illégale de graines » par un Tribunal Fédéral. Il risque gros : un maximum de 30 ans de prison à faire aux USA très loin de chez lui. Son cas est en attente d'une décision d'extradition que prendra assurément Rob Nicholson, le Ministre de la Justice Canadien.

Extradition

Maintenant que son entreprise est fermée, Marc a du tems libre qu'il utilise en efforts légaux, afin de tenter de sauver les meubles, pouvoir peut-être rester près de sa famille au Canada. Car diplomate, il ne conteste pas ce dont on l'accuse, mais il souhaiterai quand même pouvoir bénéficier d'un semblant d'humanité et de considération.

Altruiste, il veille d'abord à ce que ses deux co-accusés ne prennent pas de prison ferme. Puis il tente de négocier une peine de cinq ans ferme, qu'il demande à effectuer dans une prison canadienne, tant qu'à faire. Mais le gouvernement conservateur canadien a d'autres projets pour lui. Marc était dans son viseur depuis longtemps, et maintenant qu'il l'a capturé, il ne va pas le laisser s'en sortir à si bon compte.

La demande de rester au Canada balayée d'un revers de la main, le Ministre de la Justice Canadien Rob Nicholson donne finalement l'ordre d'extradition vers les USA le ; elle s'effectue .

Centre Fédéral de Détention, Seatac

Marc arrive tout d'abord à la prison de Seatac, USA, pour attendre son procès.

Le , Marc écrit par email [voir références] à Jodie via le service internet de la prison « CorrLinks », dans lequel il lui donne des détails de sa détention à Seatac.

Son premier co-détenu est un Juif Canadien d'origine Iranienne, un ancien vendeur d'armes prénommé Oliver. Il y a aussi un de ses anciens patients, un ami, traité dans sa clinique à l'ibogaïne. Marc est hors de sa cellule de six heures du matin à dix heures du soir. Il dort mieux qu'à North Fraser au Canada, il se lève très tôt, et quand arrive l'extinction des feux vers onze heures du soir, il est assez fatigué pour sombrer dans le sommeil. La journée il fait de l'exercice, joue aux dominos et aux cartes.

Rapidement, les problèmes commencent : la prison le cite à comparaître le pour avoir violé son réglement. Le fourbe a autorisé sa femme à enregistrer sa voix au téléphone, puis à diffuser les enregistrements via internet! Pour ce crime infâme, il est condamné à d'isolement total dans le quartier de haute sécurité, appelé Solitary Housing Unit ou SHU de son petit nom, de la prison de Seatac.

Le . Ça fait presque une semaine que Jodie s'est envolée pour les USA depuis Vancouver, afin d'aller visiter son mari. Elle publie ce jour le résultat de sa première visite à Marc, à Seatac, et retranscrit les émotions très fortes qu'elle a pu avoir pendant ces moments très spéciaux. [voir références] Elle y va avec l'idée qu'elle ne pourra pas le voir en vrai, la visite devrait se faire par vidéos interposées. Ça la dévaste. Mais elle est autorisée à le visiter, même quand il est en isolement total. Les trois semaines de Marc ne sont pas terminées, il est donc encore dans ces conditions très difficiles.

Pendant qu'elle est confrontée à la foule des visiteurs et les fortes émotions ambiantes, elle pense :

« Que de veuves et d'orphelins de la Guerre aux Drogues, après tout, la grande majorité (presque tous) des détenus sont là pour des violations non-violentes des lois sur les drogues.
Comment se fait-il qu'ils aient besoin d'autant d'employés ? Oh bien sûr ; c'est une des plus grosses industries américaines, et enfermer des gens continue d'être un business en plein essor! »
Jodie Emery

Bonne nouvelle : elle peut le voir vraiment. La visite par vidéo est par contre prévue pour dimanche, c'est une politique de sécurité obligatoire prévue pour tous les prisonniers en isolement total. Si elle peut le voir aujourd'hui c'est qu'elle a de la chance simplement. Les visites se font cinq par cinq, alors après une heure d'attente, elle descend le long couloir avec d'autres visiteurs, guidés par un garde. Les peintures de paysages qui emplissent les murs entre des grosses portes encastrée, censées certainement rendre l'endroit un peu plus humain, ne fonctionnent pas : les caméras partout et le blindage des portes cassent complètement le mythe.

La pièce réservée aux visites est très grande, avec beaucoup de portes. Le mobilier est en plastique : des rangées de chaises se font face les unes les autres séparées par des tables. Il y a assez de places pour cent-vingt-cinq prisonniers. Et les murs sont également ornés de peintures de paysages, représentant Seattle. Marc arrive assez vite.

La vie en SHU est horrible. Marc en fait une description personnelle :

« Très solitaire avec rien d'autre pour se distraire que les hurlements des autres détenus également en SHU, tous confinés, privés de tout contact humain, d'air frais et d'espace. Jamais autorisés à sortir des cellules. La nourriture est délivrée par un trou à travers la porte trois fois par jour. Les gardes n'ouvrent pas les portes, même pour des vérifications, ils regardent juste à travers une ouverture sur la porte. Comme un hôpital psychiatrique. » Jodie Emery, rapportant les paroles de son mari
Le procès fédéral

Arrive le procès. Marc est escorté au Tribunal Fédéral, dans la même ville de Seattle, Washington. Une partie de la demande qu'il a faite au gouvernements canadiens et étasuniens est en fait acceptée : il devra effectuer cinq ans d'emprisonnement aux États-Unis, cinq ans de détention décidés par le Juge Ricardo Martinez, le . Son chef d'accusation est « distribution de graines de marijuana ». Le Juge ne revient pas sur le fait que cette activité n'est pas illégale au Canada, mais affirme qu'en les vendant à l'étranger, il ne pouvait pas ignorer que certains de ses clients ne respectaient pas la Loi Fédérale. La Cour dénote aussi que Marc revendiquait sur son site web avoir réalisé trois millions de dollar par an. Profits qu'il a entièrement réinvestit dans le combat pour le cannabis.

Marc est condamné à cinq ans à effectuer apriori dans une Prison Fédérale, toutefois, les USA n'excluent pas la possibilité pour lui d'effectuer tout ou partie de sa peine au Canada, ils le laissent ainsi espérer.

Retour à Seatac. Lors d'une de ses visites, le , Jodie Emery fait l'erreur de donner de l'argent au compagnon de cellule de Marc. Pour ça, ils seront tous les deux (Marc et son camarade) interdits de cantiner pendant deux mois.

Centre Fédéral Correctionnel, Folkston

Le , Marc Emery est transféré depuis Seatac, Washington, vers Folkston, Géorgie, au Centre Correctionnel D. Ray James pour y effectuer le début de sa peine de cinq ans. Ça fait maintenant deux mois que la sentence est tombée et il est retourné à Seatac juste après.

D. Ray James est un centre de basse sécurité (CBS) pour l'INS (le service d'immigration et de naturalisation), qui selon l'impression de Marc, ressemble d'avantage à un centre de moyenne ou de haute sécurité : Pas de cellule pour deux, ce qui est normalement la norme dans un CBS. Au centre de D. Ray James, Marc demeure dans un grand dortoir avec plus de soixante autres détenus qui n'ont aucune intimité, se lave dans des douches communes à la température capricieuse, où il faut appuyer sur un bouton toutes les dix secondes pour avoir de l'eau en continu.

Question cadre, la prison est cernée par deux énormes clôtures terminées par des fils barbelés. Ce détail est également étonnant, car apriori dans un CBS, la clôture est unique et pas aussi menaçante.

En tant que centre travaillant avec l'INS, il est censé disposer de spécialistes de l'immigration, habilités à mettre en application des demandes de transfert vers l'étranger. Seulement, dans le personnel administratif, Marc a commencé à douter qu'aucun des employés n'avait jamais fait ça auparavant. En posant une question piège, il en eut la confirmation... les employés ne connaissaient même pas la procédure.

Le système de gestion de l'argent des prisonniers est géré par une société privée, Keefe Supply Company. Toute personne étrangère, sauf si elle dispose d'une carte bleue VISA ou MASTERCARD étasunienne, ne peut pas alimenter le compte d'un détenu. C'est un centre de traitement des étrangers, donc beaucoup des prisonniers ne sont évidemment pas américains... Alors bien sûr, quand un Canadien (ou un Français) réussit à trouver une quelqu'un qui réside aux USA prêt à alimenter le compte de leur ami en échange d'un virement, il se fait habilement surtaxer au passage.

C'est aussi Keefe Supply qui vend les produits que les prisonniers cantinent, toujours via ce compte qu'il faut alimenter avec une carte résidente. Keefe Supply s'engraisse sur le dos des plus pauvres des détenus sur tous les tableaux. Cette société est sous-traitée par Geo Inc. qui appartiendrait, selon des rumeurs, à la famille Bush.

Centre Fédéral Correctionnel, Yazoo City

Aux alentours du , Marc est transféré à Yazoo City, Mississippi, dans un CMS (centre correctionnel de moyenne sécurité).

Marc & Jodie (facebook de Jodie Emery)Jodie Emery vient le visiter deux fois par mois mis à part quelques exceptions, et certains jours feriés. Les photos étant autorisées lors des visites, ils ne s'en privent pas.

Jodie s'occupe inlassablement de tous les détails administratifs des démarches entreprises pour améliorer le sort de Marc, et elles sont nombreuses. Elle plaide pour lui à chaque occasion.

En parallèle, sur le terrain du mouvement pro-légalisation, elle est son porte parole. Elle s'occupe de le représenter dans tous les festivals (Hempfest à Tacoma, Seattle, et Portland, Treating Yourself Expo à Toronto, Cannabis Day à Vancouver...).

Prison de Yazoo City vue de l'extérieur. Photo de Cannabis Culture

La prison : trois bâtiments avec quatre unités chaque, cent-vingt-huit détenus par unité, répartis en soixante-quatre cellules prévues pour deux, sur deux étages. Cinq-cent-douze détenus maximum par bâtiment. Marc est dans le bâtiment E, ou Echo (alphabet radio international). Tous les détenus qui sont dans cette prison de sécurité moyenne, ont des antécédents de violence avec ou sans arme à feu. L'ambiance est un peu tendue.

Mais pourtant Marc sympathise facilement avec les autres, il a du bagou et il est populaire. À peu près tout le monde ici est déjà tombé à cause de la prohibition des drogues, comme d'ailleurs partout dans le monde. Wally, son compagnon de cellule (au moment de la lettre de Marc publiée sur Cannabis Culture le [voir références]), un jeune homme de vingt-et-un ans résidant à Pensacola, en Floride est ici pour du cannabis : il s'est fait choper rapport à un envoi postal d'herbe...

Chaque cellule dispose de deux casiers, d'un bureau, d'un évier et de WC où il est possible de s'isoler un peu du reste de la pièce. Marc trouve ça adéquat, même si c'est exigu. Beaucoup plus intime que sa dernière prison. De toutes façons et selon ses propres mots, on peut s'adapter à beaucoup de choses. La cellule de Marc (celle qu'il partage avec Wally) a une petite fenêtre qui donne sur la cour.

Les douches sont bien mieux qu'à D. Ray James, la prison dans laquelle Marc a séjourné avant son transfert à Yazoo, chacune est plus ou moins dérobée de sorte à ce que les détenus puissent disposer d'un semblant d'intimité, et le thermostat pour la température fonctionne.

Le linge sale est ramassé et remplacé par du propre, une fois par semaine, par des détenus qui travaillent au « service buanderie ».

après leur arrivée, les détenus se voit assigner un travail. Les différents jobs sont très variés niveau horaires, salaires, quantité de travail demandée, et certains postes sont bien mieux payés et énormément convoités, comme ceux des cuisines par exemple, qui peuvent rapporter jusqu'à soixante dollars par mois. D'autres métiers plus spécialisés sont encore mieux payés, ceux de l'entretien général de la prison comme la plomberie, la maçonnerie, l'entretien des systèmes de ventilation, etc...

C'est UNICOR (Federal Prison Industries, Inc.) qui offre les meilleurs salaires, en fonction de l'expérience et de l'ancienneté : de soixante-six dollars par mois, les payes peuvent aller jusqu'à deux-cent-quarante dollars avec quatre-vingt-cinq mois de bagage. Du coup ils ont forcément une liste d'attente assez longue. UNICOR dépend du BOP, et est présent dans de nombreuses prisons, sachant que le BOP gère toutes les prisons de sécurité moyenne, haute, et maximale.

Marc, lui, travaille comme assistant juridique, un job dit « léger » car il n'exerce que quelques heures par jour et à cause de divers critères. Il s'occupe d'environ soixante-quinze détenus, et son travail ne s'arrête pas au Droit, par exemple, il archive les fiches de payes histoire de garder une trace au sein de la prison.

Les payes pour les «, jobs légers » ne sont que de cinq à dix dollars par mois. Du vol pur et simple.

Les journées sont assez routinières : tous les matins à 6 heures. les portes des cellules s'ouvrent. Le petit-déjeuner a lieu entre 6h40 et 7h15. L'inspection sanitaire a lieu tôt le matin. C'est une sorte de compétition entre les différentes unités, à laquelle sera la plus niquel des quatre, pour se voir attribuer le privilège, pendant une semaine, de voir les détenus de l'unité gagnante, autorisés à terminer l'inspection les premiers, parmi toutes les unités, et d'aller manger les premiers.

Vice-versa pour les unités les plus sales, qui ont un malus et sont retenues plus longtemps, pour toute une semaine.

Il y a trois « promenades » par matinée, à 7h, 8h, et 9h. La promenade consiste en dix minutes de liberté, pendant lesquelles les détenus peuvent faire à peu près ce qu'ils veulent dans la limite de ce qui est autorisé ; ils peuvent s'ils le veulent disposer de ce temps libre pour s'avancer dans leur travail. Ils peuvent aussi aller au salon de coiffure, au magasin pour cantiner, dans la cour ou dans le préau, au service médical, à la bibliothèque, etc... À 10h, c'est l'appel, et l'heure du déjeuner de 11h20 à midi.

De nouveau, l'après midi, plusieurs « promenades » : 12h juste après le déjeuner, puis 13h et 14h. À 15h c'est l'appel. À partir de 15h45, une heure durant, tous les détenus sont enfermés dans leurs cellules.

Le dîner est à partir de 17h20 jusqu'à 18h. Avant la fin de la journée, sont accordées deux derniers moments de liberté, (10min). À 18h et à 19h avant le dernier appel : 20h.

Le reste de la journée, les détenus travaillent aux heures de travail, vont à leurs rendez-vous quand ils en ont, ou restent dans leurs cellules.

Yazoo (Rock/Reggae/Soul/Country)

Pas du tout prédisposé à jouer d'un quelconque instrument, Marc, peu de temps après son arrivée à Yazoo, se saisit d'une guitare et décide d'apprendre. Le hasard fait en sorte qu'il se fasse remarquer entrain de lutter laborieusement sans aucun talent par un certain Grizz. Ce dernier n'est pas effrayé par l'absence d'expérience de Marc, il va lui enseigner ce qu'il sait. Il est bassiste. Il lui suggère de commencer par la basse, puis l'introduit dans son groupe de Rock. Il va justement leur manquer un bassiste : Grizz souhaite s'essayer au chant et à la guitare rythmique...

Avec patience, gentillesse, et le talent d'un expert, Grizz apprend la basse à Marc à partir de ce jour, quotidiennement, de deux à quatre heures par séance, parfois dans des conditions difficiles, à l'extérieur par trente-sept degrés... Et Marc découvre le groupe : Il y a Terry à la première guitare, Sapp à la batterie, Grizz au chant et à la deuxième guitare...

plus tard, le , premier concert. Marc joue difficilement mais sûrement, huit morceaux, des reprises de Jimi Hendrix, de Cream, de Stevie Ray Vaughan, de Chuck Berry... Un bon moment malgré qu'il n'ait fait que marquer le rythme.

Progressivement, Grizz, leader du groupe, en abandonne les manettes à Marc, qui ne comprend pas pourquoi étant donné qu'il est le dernier arrivant. Grizz lui dit que :

« Au cas où quelque chose [lui] arriverait, [Marc pourra] continuer à faire marcher le groupe »
En , juste avant le second concert, quelque chose arrive effectivement. On impose à Grizz un nouveau compagnon de cellule, coupable de crime sexuel dit-on. Grizz n'accepte pas cette condition, il ne veut surtout pas être le co-détenu d'un pervers. Alors un conflit éclate, et se termine en isolement total (SHU) pour tous les deux, ils vont y passer plusieurs mois avant d'être transferés chacun vers une autre prison.

Le batteur, Sapp, est également envoyé en SHU pendant deux mois, à cause d'une bagarre, le groupe est très affaiblit, il manque deux musiciens essentiels, dont le leader. Une fusion temporaire avec un groupe de Reggae a lieu pendant quelques semaines. Ensemble, ils jouent des morceaux de Bob Marley. Au retour de Sapp, le groupe original est reformé, avec un nouveau chanteur / second guitariste, Victor. A nouvelle composition, nouveau nom : Yazoo, car c'est le lieu où les musiciens se sont rencontrés, où ils jouent, et où Marc a appris la basse. Nouveau genre musical aussi : Country. Marc a beaucoup progressé, il en est à développer ses propres lignes de notes.

Aux alentours de , Victor quitte le groupe et part former son propre groupe. Un nouveau chanteur aux racines Soul est déniché, Trece. Nouvelle adaptation, nouveau style, et c'est désormais tendances Soul/RN'B, des reprises d'Otis Redding, Sam Cooke, BB King, Lionel Ritchie...

Nouveaux changements en Mars 2012. Le chanteur (Trece) a été libéré et leur rivaux, le groupe « Out of Bounds », se séparent après le transfert de leur batteur. Au mois de , deux anciens de Out of Bounds rejoignent le groupe. C'est un bassiste, Chap, et un guitariste, Don.

C'est la formation actuelle du groupe : Sapp à la batterie, Chap à la voix, Don et Terry alternant entre première et seconde guitare, et Marc, enthousiaste comme jamais, à la basse.

Le premier nom du groupe était initialement « Stuck » (qui signifie collé, comme dans "collé en taule"). Le nom est maintenant décidé, ça restera Yazoo. Leur répertoire est plus large que les styles qu'ils ont exploré, les reprises vont du Stray Cats, à Deep Purple, en passant par Lynyrd Skynyrd. Le groupe est déjà une légende dans le milieu pro-légalisation du cannabis, légende éphémère, presque utopique, mais magique.

Marc enchaîne les concerts dans la prison, le onzième a lieu le .

Infos importantes

Marc et Jodie attendent un espéré transfert au Canada, pour que Marc puisse y finir sa peine plus près de chez lui.

Il doit théoriquement être libre le .

Si vous voulez écrire à Marc, vous trouverez son adresse dans les références, un peu plus bas.

Références
Lettres Marc Emery #40252-086
FCI Yazoo City - Medium E-1
P.O. box 5888
Yazoo City, MS 39194
USA
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Liens :

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Prisonnier Politique de la
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